Patchwork de vies (nouvelles en une phrase)
FANTASME D’UN CORPS PARFAIT
Alors que, comme tous les matins, je retrouve avec plaisir, déambulant sur la plage, la longue silhouette, témoignage d’un corps parfait d’une femme vêtue d’un simple monokini — avec laquelle j’imagine pouvoir vivre une intense passion —, voilà qu’aujourd’hui, elle se retourne et j’aperçois de face, l’amputation provoquée par le crabe qui s’est emparé de son sein gauche.
EN QUÊTE D’UNE VIE SANS VIOLENCE
Rouée de coups, sous emprise, elle endure, endure au quotidien jusqu’à ce jour où, n’en pouvant plus, l’homme qui a ruiné sa vie s’écroule, touché par la balle qu’elle a tirée vers lui à bout portant.
VISION INDÉLÉBILE À JAMAIS CONTENUE
La tristesse le rongeait le jour de ses douze ans lorsqu’il s’est acharné sur son petit voisin au point de le tuer, puis lorsqu’il décida de le cacher au fin fond d’un bois dans lequel nul ne le trouverait jamais, tristesse qu’il porte encore des décennies après sur son visage accablé d’un remords lui imposant à vie de multiples renoncements pour ne pas être découvert, sous l’œil complice et discret de sa mère.
SOUHAIT D’UN MONDE MEILLEUR
Devant le gâteau d’anniversaire recouvert de 106 bougies, le fils espérait du fond de son cœur que ça ne dure pas 107 ans, face à sa mère, qui, ayant compris le désarroi qui envahissait son enfant constatant l’irrémédiable déchéance de celle qui l’avait mis au monde, décida d’abandonner le combat pour la vie.
Bonjour Nadine, une consigne que j’avais beaucoup appréciée, j’aime beaucoup le fait de pouvoir raconter en une phrase unique, une véritable nouvelle ! La troisième m’a fait penser au dernier roman de Pierre Lemaître (je ne l’ai pas lu, j’avais adoré au revoir là-haut mais mon compagnon a détesté Trois jours et une vie, et m’a tout raconté ahah). Ici, tu as fait le choix de nouvelles courtes et graves, bien ancrées dans la réalité de notre société. Hâte de lire les futures consignes, belle journée à toi, Sabrina.
Bonsoir Nadine,
Je vois que tu as enlevé la première phrase qui sonnait bien, mais qui était éloigné de la consigne d’une phrase, une histoire si je peux dire. Quoiqu’il en soit, c’est quatre histoires ne sont pas dénuées d’intérêts, mais il nous bloque dans notre soif littéraire, car nous ne pouvons pas lire la suite….
J’en profite pour te faire un petit coucou et saluer ton blog qui est fort sympathique avec toutes ces couleurs acidulées !
Je te souhaite une bonne soirée et à bientôt,
Rodolphe
Hello Nadine, j’avais été enthousiaste à la première lecture, l’effet est identique!
Ce doit être un exercice difficile cette consigne. J’ai beaucoup aimé. La dernière nouvelle m’a fait sourire car à ta place j’aurais écrit que c’est la vieiile dame qui constatait la déchéance physique de son fils. Vu son grand âge, il ne devait plus être très frais non plus si je puis dire…
Merci Maryline pour ton commentaire ! ça aurait pu être cela.