Aiguillé pas à pas vers son destin (C6F)

24 octobre 2018 0 Par Nadine Rudigier Panella

Récit de l’écriture de ma nouvelle : toutes les étapes de fabrication de mon texte

mon idée de départ, ce qui me donne envie de l’écrire :

attendant l’inspiration pour entreprendre la consigne C6F, je suis interpellée par un article paru dans la presse écrite et repris par les médias sur la découverte d’un peuple isolé. Ce sujet me semble intéressant car il me permettra d’aborder un sujet différent de ceux inspirés par ma vie personnelle que j’ai traités jusqu’à présent. J’effectue quelques recherches documentaires qui me confortent dans l’idée de retenir ce sujet.

définition de mes personnages, quelques bribes de leur passé, leurs rêves, leurs blessures, leur portrait :

Benoît : ingénieur BTP travaillant dans une région d’outre-mer, la quarantaine, aventurier rêveur, aimant la nature, appareil photo en bandoulière, célibataire, bien charpenté, blond, regard clair, mâchoires volontaires, nez droit.
Autochtone : membre d’une tribu isolée, vivant en autarcie, fuyant le contact avec les autres humains par crainte de mettre en danger sa tribu (maladies par rapport auxquelles ils ne sont pas immunisés), ne souhaitant aucune évolution de sa condition, de race noire, crâne rasé, lèvres épaisses, regard noir, peintures sur le corps nu, muni d’une lance.

définition de l’époque : époque contemporaine

définition du lieu géographique et social dans lesquels ils évoluent :

le récit se déroule en Guyane où Benoît travaille en qualité d’ingénieur BTP.

liste chronologique des événements, péripéties qui animent mes personnages :

Benoît profite d’une période de congés pour participer à une excursion encadrée dans la forêt amazonienne.
Le groupe progresse dans la forêt. Benoît, impressionné par une plante d’une extrême beauté qu’il souhaite photographier sous son meilleur angle, s’attarde devant l’objet de son admiration et se perd au milieu de nulle part, sans que ni le guide, ni les autres participants ne s’aperçoivent immédiatement de son absence.
Paniqué, Benoît tente de téléphoner à son guide mais il se trouve dans un lieu sans réseau. Il appelle haut et fort le groupe mais n’obtient aucune réponse. Il erre dans la forêt en espérant pouvoir s’orienter pendant plusieurs heures jusqu’au moment où il se retrouve face à un indigène.
Il devine selon les indications données en début de randonnée par son guide qu’il s’agit d’un membre d’une tribu isolée.
Il tente de rentrer en communication avec cette personne se montre agressive et fait tout pour se tenir à distance de Benoît.
Benoît s’inquiète également pour le groupe de randonneurs qui doit être dans tous ses états.
Alors que la nuit commence à tomber, par des manœuvres non explicites, l’indigène bien que peu engageant -ne serait-il pas cannibale?- le pousse tout en l’éloignant de lui vers un but ignoré de Benoît. L’indigène veut-il l’orienter vers son village où la tribu pourra s’adonner à des actes de cannibalisme ?
Benoît dispose dans son sac à dos de nourriture et d’eau. Contraint par l’indigène, il décide de s’installer pour passer la nuit. Il dort peu, passant son temps à observer les bruits, à humer les odeurs, à appréhender la présence des insectes et serpents sans doute proches de lui. Il craint les jours à venir car il ne peut compter que sur lui, l’indigène n’ayant montré aucun signe amical.
Alors que le jour se lève, il se demande comment se sortir de ce mauvais pas. Il sort de son abri. Il aperçoit l’indigène à proximité. Il se dirige vers lui mais l’indigène l’oblige à reculer et partir dans une direction qui ne lui semble pas être la sienne jusqu’au moment où, après avoir déambulé pendant plusieurs heures dans la forêt, poussé par cet individu qui refuse de l’aider, il distingue le bruit de moteurs. Il ressent un extrême soulagement et se tourne vers l’indigène qui semble lui adresser un au-revoir.
Il comprend alors que celui-ci a tout fait pour le conduire vers ses pairs tout en évitant le contact afin de protéger sa communauté.

quelle stratégie utiliser pour passionner mon lecteur ? quelles émotions créées et à quels moments ?

1. attiser la curiosité dès le début de l’histoire
2. l’admiration, la fascination devant une essence inconnue
3. la peur d’être perdu dans un milieu hostile, la peur quand surgit l’indigène qui se révèle peu enclin à l’aider, la panique de constater le manque de provisions qui ne tardera pas à intervenir ; l’inquiétude qu’il sait provoquer à son guide et au groupe
4. l’empathie de l’indigène qui aura aidé Benoît à retrouver ses pairs et le soulagement et la joie d’être sauvé

analyser ce qui doit rester dans l’ombre et ce que le lecteur doit savoir pour comprendre la narration :

la volonté de l’indigène de guider Benoît doit rester dans l’ombre ; le lecteur doit comprendre le contexte, ressentir la peur de Benoît qui va crescendo
choisir la forme pour exploiter chaque événement :

dialogue : pas de dialogue puisque son seul potentiel interlocuteur ne parle pas ou tout au moins pas dans sa langue
descriptions : des personnages, de la plante admirée, description de l’environnement et des ressentis
récit dans l’intrigue
monologue intérieur permanent

Le narrateur : narrateur omniscient.